Les autorails Picasso X 3800 et leurs reproductions Jouef

En 1938 la SNCF fait réaliser un inventaire du parc autorails à sa disposition. L’entreprise se rends alors compte que de nombreux engins sont dans un état d’usure important (Micheline de 36 places, Charentaise, VH et De Dietrich 210 ch….) et devront être rapidement réformés. Un an plus tard, en 1939, après avoir procédé à la réorganisation de ses dessertes l’entreprise nationale envisage la commande et la livraison d’engins nouveaux – poursuivant ainsi la stratégie de rénovation du parc engagée par les réseaux différents réseaux avant la nationalisation – et le regroupement des différentes séries. C’est une commande d’une centaine d’autorails qui est considérée comme nécessaire en vue d’assurer un service commercial de qualité acceptable. Cette commande prévoyait deux catégories d’autorails :

  • Des autorails d’une puissance de 500 à 600 chevaux.
  • Des autorails plus légers d’une puissance de 300 chevaux.

En 1939, un premier plan quinquennal est établi pour la construction de 20 autorails de 600 ch et 50 autorails de 300ch, accompagnés de 20 remorques. Mais la guerre mettra un terme à ce plan. En revanche, les études du matériel demeureront.

À la fin la Seconde Guerre mondiale, le parc des autorails de la SNCF se trouve fortement réduit, de nombreux engins ayant été détruits par faits de guerre. Il est en outre très hétérogène et trop coûteux à entretenir, composé de petites séries fournies par de nombreux constructeurs aux anciens réseaux

La SNCF, au travers de sa division d’études autorails (DEA), élabore donc en 1947 un vaste plan de construction d’autorails dits « unifiés », dont elle élabore les cahiers des charges. Trois grandes séries destinées à circuler sur tout le territoire français en fonction des services qui leur sont demandés sont prévues. Les X 5500-X 5800 (« U 150 » ou unifiés de 150 ch) sont affectés à la desserte des petites lignes à faible trafic. Les X 2400 (« U 600 » ou unifiés de 600 ch) assurent des circulations express sur des lignes à plus fort trafic, leur puissance leur permettant de tracter jusqu’à trois remorques unifiées. Les dessertes omnibus sont plus spécialement dévolues aux X 3800 (« U 300 » ou unifiés de 300 ch). Ce sont des X 3800 dont nous parlons aujourd’hui.

L’autorail X 3800 Picasso en gare de Dinant, France (source WP Commons)

Le 28 mai 1943 le conseil d’administration de la SNCF donne son accord pour la construction de deux premiers prototypes de 300 chevaux. Le choix de commencer par des prototypes est fait pour réduire le temps d’expérimentation de ce nouveau matériel en utilisant en quelque sorte des preuves de concept. Le 16 avril 1947 le conseil d’administration de la SNCF renonce pourtant au projet de construction de deux prototypes et n’autorise plus la la construction que d’un seul autorail qui sera le X 3800 dit Unifié 300 cv.

L’origine du surnom Picasso qui sera rapidement donné au X 3800 n’est pas claire. Pour certains, la toiture décalée et asymétrique semble évoquer les toiles cubistes du Maître. D’autres sources, citées dans la revue Ferrovissimo, attribuent ce surnom aux différents essais de peinture faits sur le matériel pour le rendre plus visible des agents opérant sur les voies. Il sera d’ailleurs aussi qualifié de perroquet ou de Champigneules dans l’Est (consulter à ce sujet la revue Ferrovissimo spécial n°6).

Prototype X 3801 de l’autorail (construit par Renault) assurant la liaison Paris-Dreux (source Open Archive SNCF)

Le prototype, immatriculé X3801, sort des usines de la régie Renault en Août 1950 et entame une campagne d’essais de 10 mois sur de nombreuses sections de ligne et dans différentes conditions. Puis, en mai 1951, l’autorail X 3801 commencé sa carrière commerciale au dépôt de Rennes. A l’issue du test, et du fait des besoins entre temps largement avérés pour ce type d’automoteur, 11 commandes étalées dans le temps seront passées à plusieurs constructeurs:

  • A Renault, 35 engins en 1948 (3801 à 3835), 35 en 1950 (3857 à 3891), 20 en 1952 (3912 à 3911), 20 en 1953 (3942 à 3961).
  • 20 à De Dietrich en 1948 (3836 à 3856),
  • 20 autorails à ANF en 1952 (3892 à 3911), puis 10 la même année (3931 à 3941), 1953, 20 engins (3962 à 3981). 1956, 20 engins (X 3982 à 4001), 1957 15 engins (4002 à 4016)., 1957/59 35 engins, X 4017 à 4051.

Ces 251 autorails, livrés entre 1950 et 1961, sont voulus fiables, robustes et économiques. Caractérisés par leur kiosque de conduite latéral en toiture qui les rend facilement identifiables, ils circulent sur l’ensemble du réseau français pendant plus de 30 ans, les derniers d’entre eux cessant leur service en mai 1988, confrontés à la fermeture de petites lignes ou évincés par des séries plus récentes et confortables.

Un grand nombre de Picasso seront sauvegardés et ils ont été reproduits en masse par les fabricants de trains miniatures, à commencer par la firme Jouef, depuis les années 60.

Les caractéristiques du Picasso

La caisse autoportante des X 3800 est réalisée en tôle d’acier soudé, à l’exception du pavillon en tôle d’aluminium. Cette disposition permet de limiter à 8 t le poids de l’ensemble. Les autorails sont dotés d’un moteur diesel Renault de type 517 G (d’une puissance unitaire de 300 ch portée par la suite à 340 ch) ou de type 575 (d’une puissance unitaire de 360 ch) ou Saurer de type BZDS (d’une puissance unitaire de 320 ch), ces derniers étant fabriqués sous licence par la Société des Forges et Ateliers du Creusot (SFAC). Le moteur est relié grâce à un embrayage à une transmission mécanique Renault, boîte de vitesses à commande manuelle et inverseur de marche proche de celle utilisée sur les Renault VH qui attaque les deux essieux du bogie moteur le plus proche.

Le Picasso en gare de Tours en 1956 (source Wikimedia Commons)

La suspension est intégralement assurée par des ressorts hélicoïdaux, et les bogies ne sont pas reliés à la caisse par des pivots, mais par un système de câbles qui permettent un débattement latéral relativement important.

Les X 3800 peuvent circuler en couplage entre eux ou avec d’autres séries d’autorails. La puissance du « Picasso » lui permet de tracter, si le profil de la ligne est facile, une remorque unifiée ou deux remorques FNC ; dans des rampes supérieures à 13 ‰, l’autorail circule seul. Les rames composées peuvent atteindre un maximum de six caisses, avec au plus trois engins moteurs.

On notera que 62 autorails X 3800 ont bénéficié d’une Grande Révision Générale au cours de leur durée de vie (GRG). Le X3846 sert de prototype pour la CRG le 23 septembre 66. Il est suivi par l’X 3880 le 15 mars 67. Puis les exemplaires suivants sont traités entre le 11 avril 68 et le 07 janvier 72 : 3801, 2, 11, 14, 18, 19, 23, 24, 28, 29, 31, 34, 35, 37, 38, 40 à 43, 45 à 47, 50, 52 à 54, 57, 58, 59, 62 à 67, 69, 71, 76, 80, 84, 86, 93, 95, 97, 3914, 22, 26, 31 à 34, 42 à 44, 48, 51 à 53, 55, 58, 59, 74, 4013.

L’aménagement intérieur

Les X 3800 disposent de deux salles voyageurs de part et d’autre de la plateforme d’accès et d’un compartiment à bagages côté moteur — le côté moteur est considéré comme l’avant du véhicule. La salle arrière offre une meilleure visibilité pour les passagers car elle présente trois grands baies frontales. Son plancher est en outre légèrement surélevé car il se trouve au-dessus du bogie porteur. Lors de leur mise en service, les Picasso sont aménagés en troisième classe, offrant 62 places assises dans les 2 salles et 5 strapontins sur la plateforme. Sans modifications, cet aménagement passe ensuite en seconde classe en 1956, lors de la suppression de la troisième classe. En 1952 sont livrés 21 exemplaires dont la salle d’extrémité est aménagée en classe supérieure, ramenant la capacité totale à 52 + 6 passagers.

Salle arrière du Picasso (Source Wikimedia Commons)
Lorsque les autorails X 3800 paraissent, le régime des 3 classes est encore en vigueur. En début de carrière, les « Picasso » assurent donc normalement des relations de 3e classe. En 1956, la mise en application du régime des 2 classes les voit reconvertis en autorails de 2e classe. Toutefois, certains exemplaires sont aménagés de construction en engins mixtes 2 e/3 e classes. Ils portent les numéros X 3859, 3860, 3864, 3867, 3868, 3912, 3913, 16, 17, 21, 22, 26, 30, 31, 32, 42, 43, 47, 57, 58, 61 qui seront marqués « 1 ère et 2 e classes » à partir de 1956 [Source]. 

La conduite du X3800

Bien évidemment, ce qui caractérise le X 3800, c’est la position particulière de sa cabine, en toiture. C’est par souci d’économie et de réduction des coûts qu’elle est positionnée ainsi : utilisable dans les deux sens de marche, elle permet de réduire la quantité d’équipements à installer (alors que dans une machine automotrice en configuration cabine de conduite à l’avant et à l’arrière, toutes les commandes doivent être doublées, ici un seul jeux de commandes est nécessaire). Elle est donc positionnée sur le toit, près de l’extrémité de l’autorail qui reçoit le moteur (ce qui là encore simplifie la mise en place des commandes). On y accède par l’intérieur, en passant par le compartiment à bagages et en empruntant une échelle située contre l’une des parois. L’accès n’est pas réputé convivial !

Encore plus étonnante est la position de conduite: le conducteur doit s’asseoir non pas face au sens de marche comme il en a coutume dans d’autres véhicules de traction mais transversalement, ce qui est très inhabituel. Il fait donc face non à la voie mais au bord des voies. Hors c’est sur la voie que se trouvent les signaux, face au conducteur qui n’est plus dans le bon axe de vision !

En l’occurrence, pour s’intéresser à la voie et aux signaux (ce qui est une bonne partie de son métier), le conducteur doit tourner la tête à 90°, vers la droite s’il roule dans le sens « cabine et moteur en avant » et vers la gauche, s’il roule dans le sens « cabine et moteur en arrière ». Dans cette dernière configuration, toute la surface de la toiture de l’autorail se trouve devant le conducteur, bouchant la moitié de son champ de vision. Apparemment, cette considération est annexe pour les ingénieurs de la Division des Etudes d’Autorails (DEA) de la SNCF ! Les ingénieurs en charge du projet affirment que le conducteur voit les signaux à la manière d’un conducteur de locomotive à vapeur, et c’est pourquoi la cabine est disposée à gauche dans le sens de marche coté opposé au moteur et à la cabine.

D’autres autorails à cabine en toiture : les autorails CGC
En 1932, après organisation d’un concours auprès des constructeurs français, la Compagnie PLM passe commande de vingt-deux autorails, représentant huit prototypes, proposés chacun par un constructeur différent. Le groupe I propose des véhicules à 40 places assises, fabriquées par 3 constructeurs, le groupe II propose des autorails de type automobile. Ceux proposés par la Compagnie Générale de Construction (les CGC) sont construits pour le Paris-Lyon-Méditerranée en 1933-1934. Ils seront retirés du service en 1937 (pour des sources consulter wikiplm).
Ces autorails ont été reproduits en version État et PLM par Novateurs Modèles.

Les remorques du Picasso

Les X 3800 sont conçus pour tracter des remorques et ainsi gagner en souplesse d’opération. Plusieurs remorques ont été attelées aux Picasso.

Les XR 7300, 7100, 7800 et 8100, sont des remorques d’autorails construites en 1948 par Decauville sur le même modèle que les remorques XR 6000 mises en service avant la Seconde Guerre mondiale et les XR 7200. Elles représentent la génération unifiée de remorques qui succède aux premières Decauville et au matériel d’avant-guerre (parfois des voitures et autorails convertis). Destinées à former de véritables trains, en remplacement de certaines rames tractées par des locomotives à vapeur, elles sont radiées entre la fin des années 1970 et le début des années 1990.

Les XR 7200, sont des remorques d’autorails construites en 1948 par Decauville sur le même modèle que les remorques XR 6000 mises en service avant la Seconde Guerre mondiale. Elles sont antérieures aux remorques unifiées XR 7300XR 7800 et XR 8100. Elles sont radiées à la fin des années 1970. Elles sont équipées à l’origine d’un chauffage à eau chaude et chaudière Thermo-Pull. Seuls les 8100 seront reproduites (par Jouef).

Les reproductions Jouef

Jouef a commercialisé des reproductions du Picasso dès le milieu des années 60. Pendant des décennies, la marque est restée la seule à commercialiser cet autorail. Hornby (qui a racheté les actifs de jouef) a repris très rapidement le modèle et l’a commercialisé sous des références 2032 et 2057 dans sa gamme Junior Line à partir de 2007.

Le Picasso Jouef dans sa version de base a été dès sa commercialisation l’un des modèles les plus vendus de la marque: aujourd’hui encore, les versions d’occasion sont fiables, extrêmement faciles à trouver sur internet ou dans les foires et sont tout aussi facile à réparer si besoin, leurs pièces étant des standards de la marque. Mes exemplaires les plus anciens datent des années 60 (ils ont donc dépassés les 60 ans !) et se portent comme des charmes !

L’autorail unifié référence Jouef 760 et suivants

L’autorail unifié ref 760 dans son coffret : ce modèle – fonctionnel – a plus de 60 ans ! (photo collection de l’auteur)

Dés son catalogue de 1965, Jouef propose cette version du Picasso dans une très belle boite de présentation sous la référence 760. Le coffret comprends :

  • 1 autorail X 3827 SNCF, sans éclairage, avec rambardes avant
  • 1 remorque XB 8147 SNCF, avec rambardes avant

La caisse est en forme de U plastique de couleur rouge/beige et d’une seule pièce. Les inscriptions sont sérigraphiées, chiffres de classe, SNCF, numéro d’immatriculation sur les flancs de la caisse. Les tampons et attelages sont factice et rapportés. La toiture plastique est beige d’une seule pièce et clipsée à la caisse. L’ensemble châssis et les aménagements intérieurs sont en en plastique d’une seule pièce. le dessous du châssis est détaillé avec ses coffres et réservoirs. Selon les versions, il peut y avoir une inscription Jouef sur le châssis. Les motrices de certains coffrets reçoivent l’inscription Jouef for Playcraft (certains stocks destinés à Playcraft ont peut être été recyclés en france). Le vitrage est en forme de U plastique translucide d’une seule pièce. Le moteur est le 12 volts, 3 pôles contenu dans un bogie moteur. Les deux essieux sont non bandagées car ils captent le courant. La longueur est de 243 mm et la masse de 152 g.

La motorisation et les bogies sont les mêmes même que ceux qui équipe la première version de l’autorail Panoramique X4200. Jouef va également faire évoluer cette version en 1965, 1966 et 1967 avec la motrice X 3827 vendue séparément et munie d’un éclairage. La remorque est elle aussi commercialisée séparément sous les versions 851 (1966) et M851 (1967). Le coffret 760 est aussi vendu en version 760 E (avec éclairage avant sur la motrice) de 1966 à 1971.

Le coffret le Troyen

Le coffret le Troyen avec sa motrice et ses deux remorques (collection de l’auteur)

A partir de du catalogue Jouef de 1976 apparaît un coffret intitulé le Troyen qui comprends une remorques et deux motrices (référence 7625). Une seule des deux motrices est fonctionnelle (c’est à dire motorisée). L’immatriculation est inchangée (et la seconde motrice non fonctionnelle porte d’ailleurs l’immatriculation X 3827 comme la première) . La motrice non motorisée du Troyen est à notre connaissance uniquement diffusée en coffret. Le matériel de ce coffret est donc exactement de la même génération que celui de 1965 (éclairage en moins). Le coffret est également accompagné d’un jeux de rails courbes. Le coffret existe en plusieurs couleurs selon les années de commercialisation (vert comme notre illustration, ou jaune notamment).

La nouvelle version référence 8601 et 860100

En 1983, Jouef annonce une version remaniée tant au niveau motorisation qu’au niveau du moule des Picasso. Cette reprise est profonde puisqu’elle implique une modification des proportions (ce qui signifie que Jouef a décidé de revenir entièrement sur la planche à dessin).

L’immatriculation est nouvelle : c’est le Picasso X 4051 qui sert de modèle (avoir les deux références 8601 et 760 permet ainsi d’avoir deux immatriculations). La référence 8601 sera commercialisée de 1983 à 1994 si l’on croit les catalogues (qui couvrent néanmoins une période troublée de Jouef). La référence 860100 qui est mécaniquement et pour sa caisse exactement le même modèle que le 8601, sera commercialisée dans des emballages différentes de 1995 à 2001.

A gauche la référence modernisée 8601 à droite un modèle sortant d’un coffret Troyen datant des années 80 (collection de l’auteur)

En comparant deux versions, l’une modernisée et l’autre non (illustration ci dessus), on observe une sérigraphie légèrement plus fine sur la version modernisée (voir notamment les contours de fenêtres) mais sur certains aspects un moule moins détaillée sur cette version modernisée (la grille d’aération du moteur par exemple n’est pas découpé sur le modèle de 1983 alors qu’elles l’étaient sur le modèle de 1965. La sérigraphie des inscriptions de la caisse est en revanche incontestablement plus fine sur le modèle commercialisé à partir de 1983.

Côté motorisation la refonte est de même nature que celle que subie par l’autorail panoramique de la marque. Le nouveau bogie moteur avec sa motorisation Jouef 5 pôles (qui deviendra un moteur de marque Iguarashi après 1998 selon le site LesTrainsJouef) est celui qui équipe l’autorail panoramique et de nombreux autres modèles de la marque. Le captage du courant étant désormais pris sur le bogie non moteur, il est devenu possible pour les concepteurs du X 4051 d’ajouter des bandages au 4 roues motrices. L’autorail devient beaucoup plus facile à faire fonctionner en pente marquée et avec des remorques.

Deux versions 860 et 8601 comparées (collection de l’auteur DR)

Dernier point à noter : en reprenant son moule, Jouef a aussi décidé de le mettre à une échelle plus précise. Ainsi le modèles X 3827 de 1965 mesurait 243 mm de long alors que la nouvelle motrice X 4051 mesure 270 millimètres. Côté gravure sous caisse on n’observe pas de modification spectaculaire. Le châssis ne reçoit d’ailleurs aucune inscription.

On notera que l’autorail X 4051 réel aurait été repris par l’association du CFTA mais nous n’avons pas à ce jour pu trouver d’informations complémentaires sur le destin de cette machine.

La référence 8604 – caisse bleue et blanche

Picasso Jouef Référence 8604 – Version bleu (Photos DR)

Le Picasso bleu X 93953 a été produit par Jouef de 1991 à 1997, c’est la mème motorisation que celle du X4051. Il a été affecté à la Région Haute Normandie pour liaison Bréauté Fécamp (bleu-blanc) en 1981 , il a été amorti en 1984 et remplacé par l’X92201. Il a été acheté par le C.F. touristique de la Sarthe (livrée verte). Il apparaît dans le catalogue Jouef comme nouveauté en 1991 et dans les catalogues 1995-1996 et 1996 sous la référence 860400. Il est produit sous cette référence jusqu’en 1997.

C’est un modèle assez rare mais que l’on trouve assez régulièrement en vente pour 190 à 200 euros, si il est en parfait état. Il n’est pas rare au point d’avoir à dépenser 300 euros ou plus pour l’acquérir ce qui nous semble déraisonnable: soyez patients !

Le modèle original appartient aujourd’hui a l’association TransVap qui l’a baptisé en juin 2015.

La référence 8606 – toit rouge et caisse rouge et crème

Le X3880 mis en service le 7 décembre 1952 est un modèle Renault. Il est affecté au dépôt de Soteville jusqu’au 6 décembre 1978, date à laquelle il est radié. Il est reproduit par Jouef sur la base de la version rénovée, dans le catalogue de 1994. Il sera commercialisé jusqu’en 2001.

C’est un exemplaire assez rare sur le marché de l’occasion et qui peut être pour ce motif vendu – lui aussi – à un prix déraisonnable. Nous considérons son prix équivalent à la référence 8604 – soit 190 à 200 euros – dans son dernier emballage Jouef Champagnolles (ce qui est un prix déjà assez élevé pour un modèle réduit qui peut avoir près de 30 ans !)

Les reproduction par d’autres marques

La société Mistral a proposé un X 3800 à châssis métal (qui n’est aujourd’hui plus vendu). C’est la machine immatriculée X 3864 qui a été choisie pour la reproduction. Côté aspect le X 3800 Mistral se place sur le haut du panier. Une machine massive qui donne un bon rendu et peut tracter une remorque unifiée (Roco ou Jouef) sans difficulté. Le moteur est choisi parmi ce qui se fait de meilleur: un Maxon à rotor sans fer, moteur silencieux, puissant et souple, mais cher. Il est associé à un volant d’inertie, tous les deux dissimulés dans le compartiment bagages par des caisses empilées. La transmission est classique, confiée à un bogie par un abre à cardans, vis sans fin et engrenages. La partie électronique a bénéficié d’une étude poussée conférant à l’autorail de nombreux raffinements, tous au service du jeu. Le ralenti est excellent, la mécanique silencieuse.

La reproduction est fine. Les rideaux sont déplaçables, le poste de conduite est représenté avec son mécanicien et est éclairé au démarrage puis s’éteint dès que l’autorail a pris de la vitesse. Le Picasso est digitalisé fonctionne mais il fonctionne aussi en courant continu classique. En digital, le son est remarquable. En digital, les fonctions disponibles sont l’allumage des feux et du kiosque, le bruit de moteur et de freinage, un avertisseur 2 tons, l’éclairage intérieur, la fermeture de porte coulissante, le sifflet dans plusieurs circonstances, et le bruit des essais de freins. Le Mistral est aujourd’hui difficile à trouver d’occasion. Son prix d’origine est autour de 340 euros.

On note aussi une reprise du moule Jouef par Lima du X3868 qui sera commercialisé sous la référence L208360. On notera pour finir les versions commercialisées par Hornby, références 2032 et 2057 de la gamme Junior Line.

LS Model a aussi reproduit le X 3800 numéro X 3829 du dépôt de Lyon-Vaise qui est digitalisable et équipé de boitier NEM 652. Le modèle produit vers 2008 – probablement un des plus fins jamais réalisés – est épuisé et était commercialisé pour environ 220 euros.

Ce type d’autorail a également été reproduit à l’échelle HO par les firmes RMA et les Editions Atlas en version statique, ainsi qu’à l’échelle N par Transmondia. À l’échelle O, Fulgurex sort un modèle en 1990 (le XBD 3937 qu’on retrouve parfois dans des ventes aux enchères au delà de 2000 euros) puis c’est AMJL (fabricants de kits en laiton) qui propose des Picasso en kit ou montés à la même échelle.

Références et sources

https://docrail.fr/les-autorails-unifies-x-3800-picasso-1-ere-partie/

http://cftr.evolutive.org/amateur/engins_moteurs/Picasso.php

http://openarchives.sncf.com/archive/02220-08

https://gibitrains.pagesperso-orange.fr/train/autorail_x-4005-mistral.htm

https://cheminot-transport.com/2021/04/l-un-des-plus-celebres-autorails-le-picasso.html